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Maladies infantiles

Mon aîné handicapé va devenir grand frère ou grande sœur


Ecrit le 11/10/2017 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice

Vous lui avez annoncé la bonne nouvelle, votre famille va s'agrandir. Mais voilà, votre aîné est différent et vous demande une attention particulière et permanente. L’arrivée de ce nouveau bébé vous pose de nombreuses interrogations et peut-être du stress. Ce petit être va vous demander également beaucoup de temps, serez-vous capables de tout gérer ? Comment aider vos deux enfants à tisser des liens, forts et sains pour chacun ?

De nombreuses craintes en tant que parents

Derrière cette nouvelle naissance, de nombreuses questions voire peurs apparaissent : aura-t-il un handicap lui aussi ? Et s’il n’en a pas, ne vais-je pas essayer de réparer ce que je n’ai pas vécu avec mon enfant handicapé ? C’est tout à fait normal de se poser de telles questions et d’éprouver des sentiments ambivalents. Si vous faites des tests génétiques durant la grossesse pour savoir si le bébé est porteur d’un handicap, vous pourrez être heureux si le diagnostic est négatif… et culpabiliser de ressentir cette joie : votre enfant handicapé, même si c’est difficile parfois au quotidien, vous l’aimez comme il est et plus que tout. Laissez-vous porter et vous aviserez quand bébé sera né tout en restant vigilants bien évidemment pour que les relations parents/enfants mais aussi frère/sœur soient saines.

Du temps précieux pour les deux

Un enfant avec un handicap, c’est beaucoup de rendez-vous, des horaires à respecter et du temps à accorder. Avoir un bébé demande aussi une bonne organisation… Ce qui est important est de néanmoins offrir à ce nouvel enfant ce que vous voulez : si vous avez envie d’allaiter mais que cela semble compliqué, vous pouvez essayer et voir comment cela se passe. Sans compter qu’il est plus facile de nourrir au sein n’importe où… que de donner le biberon ! À tester donc. Petit à petit, vous trouverez une forme d’équilibre !

Parler ouvertement du handicap

Sans forcément en parler tous les quatre matins, parler du handicap est essentiel : pas de tabou à ce sujet ! Quand votre bébé sera en âge de parler et de poser des questions, – et même avant, les bébés comprennent tout à leur manière –, soyez près à parler ouvertement du handicap de votre enfant. Nommer, expliquer est important et rassurant pour l’autre enfant.

Préserver l’enfant à venir

Ce nouvel enfant va apprendre à vivre avec ce frère ou cette sœur. Une belle relation peut naître dans cette fratrie. À condition de préserver l’enfant : il peut avoir envie tout naturellement de s’occuper de son frère handicapé. Mais n’hésitez pas à lui expliquer qu’il peut penser à lui et s’amuser, que vous êtes là pour veiller sur son frère ou sa sœur porteur d’un handicap. De même, au quotidien, il est important de parvenir à avoir des moments seuls avec votre enfant pour que la relation à son frère ou sa sœur ne soit pas entachée d’une quelconque responsabilité ou autre. Enfin, l’enfant de la fratrie sans handicap peut naturellement s’adapter et faire en sorte de ne pas faire de vague, d’être parfait, réparant un peu leurs parents : gardez un œil sur lui et laissez-lui l’opportunité d’être insouciant !

Mais préserver son enfant, c’est aussi sur le long terme. Si vous deviez à avoir un accident de vie, il faut que votre enfant handicapé soit pris en charge et que cela ne repose pas entièrement sur les épaules de l’autre enfant. Une question à régler finalement rapidement quand vous envisagez un deuxième enfant.

Comment éviter la jalousie et la culpabilité

Votre enfant handicapé a besoin de beaucoup d’attentions. Votre bébé, en grandissant, éprouvera, comme tout frère ou sœur envers son aîné, de la jalousie. Mais celle-ci peut se teinter de culpabilité : comment être jaloux d’un frère ou d’une sœur handicapée ? Des émotions ambiguës dont il sera important de parler pour éviter que le fossé ne se creuse et les relations se distendent au sein de la fratrie, votre enfant ne se sentant pas forcément « autorisé » à les exprimer. Également, veillez à ne pas toujours excuser ou préserver votre enfant handicapé, dans une certaine mesure : il a aussi besoin, pour se construire, de limites mais aussi de rivalité dans la fratrie.

Ne vous inquiétez pas trop : il est impossible de prévoir comment cela va se passer à l’arrivée de ce nouveau bébé. Ce qui est sûr c’est qu’il faudra vous organiser et trouver des relais pour être disponibles pour votre enfant qui a un handicap. Grands-parents, nounou, crèche, cela vous permettra aussi de souffler de temps en temps. Enfin, avec beaucoup d’amour vous trouverez le juste équilibre, comme tout parent, avec vos deux enfants !