Faut-il laisser pleurer bébé ?
Ecrit le 03/02/2025 par La Rédaction, Relu et approuvé par un expert : Stéphanie Chopin, Auxiliaire de puériculture Modifié le 15/12/2023 Article rédigé en partenariat avec : Editions De Boeck Supérieur
Faut-il laisser pleurer bébé ou intervenir dès les premiers sanglots ? C’est une question qui agite souvent les discussions entre parents, ou avec l’entourage. Les bébés pleurent plus ou moins beaucoup : c’est leur seule manière d’exprimer, toutes leurs émotions, ou leurs besoins, de dire qu’ils ont faim, qu’ils sont mouillés, qu’ils ont besoin d’un câlin, qu’ils stressent,... Même si ces manifestations sont normales, elles peuvent entrainer une source de stress, d’inquiétude, et laisser les parents désemparés. Ce que je dois savoir, pour faire face à ses pleurs...
Bébé pleure beaucoup dès que je le quitte, Ah!! ces moments où bébé semble avoir besoin de vous à chaque seconde, qu'il pleure dès que vous vous éloignez, il hurle dès qu'il ne sent plus votre odeur, ou commence à s'agiter parce qu’il ne vous aperçoit plus... Rassurez-vous, cette réaction est très courante chez les bébés et constitue une étape importante dans leur développement.
Sommaire
- Bébé pleure beaucoup dès que je le quitte
- Il hurle sans raison dès que je le pose : non il exprime ses émotions
- Comprendre les différents pleurs de bébé
- Pourquoi il ne faut pas le laisser pleurer
- Comment calmer et aider un nourrisson qui pleure ?
- Comment gérer son propre stress face aux pleurs de bébé ?

Recevez des échantillons et offres spéciales pour bébé GRATUITEMENT :
inscrivez-vous ! 💛
Bébé pleure beaucoup dès que je le quitte
Ah, ces moments où bébé semble avoir besoin de vous à chaque seconde ! Lorsqu'il pleure dès que vous vous éloignez, quand il hurle dès qu'il ne sent plus votre odeur, ou commence à s'agiter parce qu’il ne vous aperçoit plus... Vous vous demandez si c'est normal, s'il a un problème ou si vous faites mal quelque chose ! Rassurez-vous, cette réaction est très courante chez les bébés et constitue une étape importante dans leur développement. Et, cette période de pleurs que vous traversez ensemble est bien passagère !
Votre bébé est en train de prendre conscience de plusieurs choses à la fois. C'est un chamboulement pour lui : il commence à comprendre que même s'il ne vous voit pas, vous êtes toujours là, quelque part, et il veut juste être sûr de votre proximité !
Il hurle sans raison dès que je le pose : non il exprime ses émotions
Vous prenez votre bébé dans les bras pour le consoler, mais malgré tout, celui-ci continue de pleurer : il a besoin d’exprimer ses émotions encore un peu et souhaite que vous les accueilliez pleinement ! Il n'y a pas de mystère : les bébés, surtout dans les premiers mois de vie, expriment leurs émotions principalement à travers les pleurs. Il s'agit pour eux du moyen de communication le plus instinctif et naturel qu'il soit.
Alors, si vous ne remarquez aucun changement de comportements alarmants ou des symptômes particuliers, pas d’inquiétude.
Comprendre les différents pleurs de bébé
Les pleurs de bébé peuvent traduire différentes émotions et besoins. En apprenant à les identifier, vous arriverez à les comprendre. Par exemple, les pleurs de décharge, plus courants en fin de journée ou en début de soirée, sont souvent plus intenses et accompagnés de gestes agités. Ils permettent au bébé de libérer le stress accumulé tout au long de la journée. En voici d’autres :
- Lorsque bébé a faim : c'est souvent la première cause des pleurs chez le bébé.
- Lorsqu'il ressent un inconfort : une couche pleine, une sensation de froid ou de chaleur, une étiquette qui gêne... Les causes d'inconfort peuvent être nombreuses !
- Lorsqu'il a besoin d'attention : bébé a également besoin de moments de tendresse et de réconfort. Ses pleurs peuvent être une manière de réclamer de l'affection.
Deux experts vous répondent
TOUT SAVOIR SUR LA SANTÉ DE BÉBÉ
Votre enfant pleure dès que vous vous éloignez un peu ? Il ne mange plus autant qu'avant ? Vous vous demandez si tout va bien parce qu'il ne marche toujours pas alors que vous venez de fêter son premier anniversaire ? Cela vous angoisse ?
Le Dr Stéphane Romano, pédiatre, & Laure de Fleurian, psychomotricienne, auteurs du livre J’ai une question, Docteur… répondent à toutes vos questions de parents dans le live "Tout savoir sur la santé de bébé" et partagent de nombreux conseils pratiques sur la santé et le développement de votre bébé !

Pourquoi faut-il répondre aux pleurs de bébé ?
Non, laisser pleurer bébé ne va pas l’aider à "faire ses poumons". Cette idée reçue est une légende urbaine qu’il est temps d’abandonner. Un nourrisson ne pleure jamais sans raison : il exprime un besoin fondamental auquel il ne peut répondre seul.
Lorsqu’il pleure, commencez par le prendre dans vos bras, le consoler, lui parler. Vérifiez s’il a faim, si sa couche est sale, s’il ressent une douleur ou un inconfort. En cas de stress, un bain peut l’apaiser (sauf en cas de fièvre). Prenez aussi le temps de vérifier sa température.
Les pleurs ne sont pas anodins : ils entraînent un stress intense et provoquent la sécrétion de cortisol et d’adrénaline, deux hormones qui, en excès, sont néfastes pour le cerveau et les neurones. Contrairement à certaines croyances, pleurer pour s’endormir ne l’aide en rien. Dormez-vous bien si vous vous endormez en sanglots ? Non. Bébé non plus.
Les recherches menées dès les années 70 montrent que laisser pleurer un enfant augmente son rythme cardiaque, fait baisser son taux d’oxygène dans le sang et peut même favoriser un spasme du sanglot.
À l’inverse, répondre à ses pleurs renforce son sentiment de sécurité et crée un lien de confiance avec ses parents. Imaginez-vous appeler un proche en détresse, pleurer, crier, et ne recevoir aucune réponse. Jour après jour, à force de ne pas être entendu, vous finiriez par vous taire et penser que vous n’avez aucune importance… C’est exactement ce qui se passe pour un bébé qu’on laisse pleurer sans réconfort.
Lui répondre, l’accompagner dans ses émotions, c’est lui apprendre que ses besoins comptent. C’est aussi lui donner confiance en lui et en son entourage, des bases essentielles pour son développement affectif et social futur. Un bébé rassuré aujourd’hui sera peut-être un adulte plus sûr de lui demain.
Comment calmer et aider un nourrisson qui pleure ?
Après avoir identifié la cause des pleurs de votre bébé, vous allez vouloir l'apaiser. Voici quelques stratégies pour vous y aider :
- Le peau à peau, le portage en écharpe ou en porte-bébé peuvent aider à le rassurer et à diminuer son niveau de stress.
- Le bercer dans vos bras, le promener en poussette ou en voiture sont aussi des méthodes qui ont fait leurs preuves.
- Une berceuse douce, le son de votre voix ou encore le bruit du battement de votre cœur peuvent aider le bébé à se calmer.
- Le positionner en position de bouddha, (position fœtale, recroqueviller sur lui même en position assise) , ou le mettre en position ventrale sur votre avant-bras.
- Si vous devez laisser votre bébé, essayez de le faire pendant qu'il est dans un état calme et heureux.
- Créer un rituel de séparation : lui faire un câlin ou un bisou suivi d'un « à bientôt » à chaque fois que vous le quittez pour le rassurer.
- Faire le jeu du coucou : il aide bébé à comprendre que même si vous disparaissez, vous revenez.
- Enfin, le bain et/ou le massage peut être une solution pour aider votre bébé à se détendre, notamment s'il souffre de gaz ou de coliques.
Bébé capricieux ? Démystifions cette idée reçue !
Contrairement aux croyances populaires, un bébé ne peut pas être un tyran ni manipuler ses parents. Avant 5 ou 6 ans, les enfants ne sont tout simplement pas capables d’associer une action à une conséquence de manière intentionnelle. Leur cerveau n’a pas encore acquis la maturité nécessaire pour comprendre les notions de cause à effet ou de caprice calculé.
Si un bébé pleure intensément, réclame les bras ou demande une présence constante, ce n’est pas un caprice, mais l’expression d’un besoin fondamental. Ce besoin peut être physique (faim, froid, chaud, douleur…) ou émotionnel (angoisse, inquiétude, peur). Incapable de gérer seul ces ressentis, il se tourne naturellement vers un adulte de confiance pour obtenir de l’aide et du réconfort.
Non, bébé ne prend pas de mauvaises habitudes !
Autre idée reçue : répondre aux besoins de son bébé risquerait de lui donner de « mauvaises habitudes ». En réalité, il ne s’agit pas de mauvaises habitudes, mais de repères sécurisants qui l’aident à grandir sereinement. Ce qui lui convient aujourd’hui peut évoluer demain, mais forcer un bébé à s’adapter à un mode de fonctionnement qui ne lui convient pas peut générer du stress et de l’inconfort.
L’essentiel est de trouver un équilibre entre ses besoins et ce qui est acceptable pour vous en tant que parent. Répondre avec bienveillance et écoute, tout en posant des limites adaptées à votre réalité, est la clé d’une relation apaisée et harmonieuse.
Et surtout, ne paniquez pas si ces méthodes ne fonctionnent pas au premier essai, ni au deuxième, etc.... Souvenez-vous que chaque bébé est différent et que ce qui fonctionne pour votre voisin peut ne pas fonctionner pour vous. Patience, vous trouverez votre méthode, celle qui convient le mieux à vous et votre enfant !

Notre astuce
Avant de vous précipiter aux urgences si les pleurs persistent et que vous avez des doutes ou besoin d'aide, consultez les conseils express du Docteur Stéphane Romano et de la psychomotricienne Laure de Fleurian. Leur livre J’ai une question, Docteur… réunit toutes les réponses aux questions que se posent les parents. L'avantage ? En un coup d'œil, vous saurez si la situation de votre enfant réclame vraiment l'intervention d'un spécialiste… ou si tout va bien !
Comment gérer son propre stress face aux pleurs de bébé ?
Gérer son propre stress face aux pleurs de bébé peut être un vrai défi ! Voici quelques conseils pour vous aider dans ces situations :
- On ne le dira jamais assez, mais prenez du temps pour vous, car un parent fatigué aura plus de mal à faire face aux pleurs de son petit !
- Accordez-vous des pauses : si les pleurs deviennent trop pesants, installez votre bébé en sécurité dans son petit cocon, sortez de la pièce quelques instants, et respirez profondément.
- Lorsque vous vous sentez submergé, demandez de l’aide ! Vous verrez, ça fait toute la différence. Pour éviter de stresser constamment, gardez sous le coude des références comme le livre J’ai une question, Docteur… pour toujours savoir comment réagir en cas de doutes.
- Prenez soin de vous : yoga, méditation, ou simplement lire un bon bouquin peuvent vraiment vous aider à souffler un bon coup.
Quand les pleurs deviennent trop difficiles à gérer : comment réagir ?
Il est normal de se sentir débordé face aux pleurs incessants de son bébé. La fatigue, le stress et le manque de sommeil peuvent rendre ces moments particulièrement éprouvants. Si vous sentez que la situation devient trop pesante, n’hésitez pas à demander de l’aide. Le papa, un proche ou un membre de votre entourage peut prendre le relais le temps que vous souffliez un peu.
Si personne n’est disponible, mettez bébé en sécurité dans son lit et prenez quelques minutes pour respirer profondément ou vous isoler dans une autre pièce. Si cela vous aide, ouvrez une fenêtre ou sortez prendre l’air quelques instants. S’autoriser une pause n’est pas un échec, c’est un moyen de mieux gérer la situation.
Les pleurs intenses peuvent, dans certains cas, mener à une perte de contrôle. Malheureusement, ce genre de moment de détresse est parfois à l’origine du syndrome du bébé secoué, un traumatisme grave causé par des secousses violentes. Le cerveau du nourrisson, encore fragile, heurte les parois de la boîte crânienne, entraînant des lésions irréversibles.
Il ne s’agit pas nécessairement d’un acte volontaire ou de maltraitance, mais d’un geste malheureux qui peut survenir chez un parent épuisé, dépassé par le manque de sommeil et l’accumulation de stress. C’est pourquoi il est essentiel d’apprendre à identifier ses limites et de ne pas hésiter à demander du soutien.
Cette période de pleurs que vous traversez ensemble, sera passagère, et si vous avez besoin, que vous remarquez un réel changement de comportement de votre enfant, n’hésitez pas à aller consulter votre médecin, ne restez pas avec votre inquiétude