Mon enfant ne veut pas aller se coucher : gérer les angoisses du soir
Ecrit le 20/07/2016 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice
C’est le soir, votre enfant manifeste des signes de fatigue : il se frotte les yeux, baille, et est peu réactif, voire grognon. Il est temps de le coucher ! Après les habituels rituels, voilà que votre enfant refuse d’aller dormir, malgré la fatigue évidente qu’il éprouve… comme tous les soirs depuis un certain temps. Que faire alors ?
Vider le sac émotionnel de la journée
Parfois, votre petit ne peut tout simplement pas se coucher avant d’avoir déposé ce qu’il a vécu dans la journée. Un enfant qui l’a bousculé, une frustration un peu trop grande à gérer ou une grande joie peuvent chambouler les petits. Refaire la journée, reparler des activités qu’il a eues ou les émotions qu’il a ressenties lui permettra d’évacuer et de s’apaiser pour passer une bonne nuit.
Discuter de ses peurs
Si votre enfant traverse une période où il fait des cauchemars la nuit, ce n’est pas étonnant qu’il ne veuille pas se coucher : dormir, pour lui, c’est retrouver ses cauchemars. Pareil s’il a peur d’être dans le noir, dans sa chambre. Avec la pénombre, les objets prennent des formes bizarres, les petits bruits de la maison deviennent inquiétants : il peut être judicieux de revoir l’organisation de la chambre. Et bien sûr, lui donner une veilleuse si ce n’est pas déjà le cas. Veillez cependant à ce que la lumière soit diffuse et vraiment douce… Car plus il y a de lumière, plus cela fait des ombres !
Mais ses peurs peuvent aussi venir de l’intérieur : les enfants peuvent ressentir (tout comme les parents d’ailleurs n’est-ce pas) des sentiments antagonistes, notamment envers leur papa ou leur maman, ou encore le petit frère ou la petite sœur. Il vous aime fort, mais quand vous lui avez dit non pour regarder un dessin animé ou pour ne pas sauter du canapé, là, il a ressenti de la colère. Il adore son petit frère mais décidément, il trouve qu’il lui pique ses parents ! Ces sentiments négatifs peuvent l’effrayer par leur force et venir entacher le moment de l’endormissement. Mettre des mots sur ce qu’il ressent, lui dire qu’il a le droit d’avoir de telles émotions le tranquillisera. À la longue, il parviendra à mieux vivre ces sentiments.
Accorder plus de temps pour mieux se séparer
Les journées s’enchaînent sans que vous vous en rendiez compte. Entre le travail, les tâches ménagères, les repas, il arrive parfois qu’en fin de journée vous n’ayez pas eu le temps de vous poser avec votre enfant. En refusant de se coucher le soir, c’est peut-être ce que votre petit manifeste : il n’a pas eu assez de temps avec vous ou son papa et ne veut donc pas se séparer de vous. En essayant de lui consacrer 10 à 15 minutes de jeu chaque jour minimum, durant lesquelles vous serez totalement disponible – pas de téléphone, ni de plat à surveiller… – lui permettra de remplir son réservoir émotionnel.
Les grandes phases d’acquisition ainsi que les changements dans la vie de votre tout-petit – arrivée d’un bébé dans la famille, entrée à la crèche ou à l’école, reprise du travail pour vous… – sont autant de facteurs qui font renaître la peur de l’abandon et de la séparation. Et c’est le soir que ces angoisses refont surface. Là encore, le dialogue, les mots permettront de faire comprendre à votre enfant que vous l’aimez, que les choses changent mais que vous êtes là, quoi qu’il advienne.
Une angoisse… liée au parent parfois
Vous culpabilisez de ne pas passer assez de temps avec votre enfant ? D’être un mauvais parent ? Peut-être est-ce vous qui avez du mal à vous séparer de votre enfant le soir, tout simplement. En attendant de régler ce problème, laissez l’autre parent s’occuper du coucher de l’enfant ! De même si les couchers vous stressent et vous angoissent car c’est tous les soirs que c’est difficile, votre petit le ressentira et aura d’autant plus de mal à s’apaiser lui-même. Passez donc le relai ou essayez de prendre un maximum de distance en vous disant que de toute manière, il finira par s’endormir et que rester calme vous fera gagner du temps.
Persévérez : cela peut prendre du temps pour rassurer votre enfant face à ses angoisses du soir. Continuez à écouter votre enfant, à l’apaiser, cela finira forcément par porter ses fruits. Enfin, il faut aussi accepter que c’est un mauvais moment à passer mais que tôt ou tard il prendre fin : lâchez prise !