Le placenta prævia
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Risques de grossesse

Le placenta praevia : tout ce que vous devez savoir


Ecrit le 31/05/2021 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice

Parfois, la grossesse ne se passe pas tout à fait comme vous l’aviez imaginée. Des petits maux aux soucis plus sérieux, ces 9 mois peuvent être entachés de difficultés. Le placenta prævia est une de celles que vous pouvez rencontrer. Est-ce dangereux pour vous ? Pour le bébé ? Explications sur cette anomalie du placenta.

Qu’est-ce que le placenta prævia ?

Le placenta prævia est une anomalie du positionnement du placenta dans l’utérus et concerne 1 accouchement sur 250. Pendant la grossesse, le placenta assure les échanges entre la mère et l’enfant. Il est le garant de la respiration, de la nutrition et de la protection du fœtus. Le placenta est dit prævia lorsqu’il fait obstacle, même partiellement, à une naissance par voie basse, par obstruction du col de l’utérus.
Le placenta, normalement placé en haut au fond de l’utérus, se retrouve alors en bas, près du col de l’utérus. On parle alors de placenta prævia latéral. Dans le cas d’un placenta prævia marginal, il obstrue en partie le col ; voire totalement en cas de placenta prævia recouvrant.

Son origine peut être liée à différents facteurs de risque, tels que :

- la multiparité, c’est-à-dire si ce n’est pas votre première grossesse ;

- un âge maternel élevé ;

- le tabagisme ;

- un utérus cicatriciel, après une césarienne ou une intervention chirurgicale par exemple ; 

- des anomalies utérines, qui peuvent gêner l’implantation normale du placenta.

Outre le placenta prævia, il existe d’autres anomalies placentaires, comme le placenta accreta. Dans ce cas, celui-ci s’insère dans la paroi de l’utérus et ne se détache pas ou difficilement après la naissance.

Comment sait-on que le placenta est mal placé ?

Cette anomalie est détectée au cours des échographies de contrôle qui ont lieu durant les 9 mois, notamment celle du 2e trimestre. Lors de cet examen, un contrôle systématique de l’emplacement du placenta est réalisé. Par la suite, une échographie endovaginale permet de savoir plus précisément si le placenta obture ou pas le col. Elle permet de déterminer la distance entre le bord inférieur du placenta et l'orifice du col, ainsi que la forme anatomique du placenta praevia. 

Des saignements peuvent également être un symptôme à l’origine du diagnostic. En effet, après 20 semaines d’aménorrhée, des métrorragies (saignements vaginaux) indolores de sang rouge vif peuvent survenir pour cette pathologie. Il est important de consulter rapidement, car des saignements vaginaux ne sont jamais anodins pendant une grossesse et peuvent conduire à un choc hémorragique dans les cas les plus graves. Chez certaines patientes, des contractions peuvent accompagner ces saignements.

Sachez qu’un toucher vaginal est à bannir, car il pourrait provoquer l’augmentation des saignements. De même, l’échographie endovaginale doit être réalisée avec la plus grande précaution.

Une fois le diagnostic posé, vous serez suivie plus souvent qu’une grossesse normale afin de contrôler si le placenta migre ou pas et si votre bébé se développe normalement.

Quelles sont les conséquences d’un placenta bas sur la grossesse ?

Un placenta prævia n’empêche pas la continuation de la grossesse. En outre, au début de grossesse, il est fréquent que le placenta soit placé vers le bas : la plupart du temps, il migrera par la suite, retrouvant alors une position normale. Ne perdez pas espoir, car cela est possible jusqu’au 8e mois de grossesse. 

En revanche, dans certains cas, il va perdurer. Vous devrez alors rester au repos jusqu’à la naissance de votre bébé pour limiter les risques d’hémorragie et donc de prématurité. Bien sûr, les rapports sexuels sont à bannir dès les premiers saignements. 

La survenue de métrorragies importantes nécessite une hospitalisation de plusieurs jours, voire un accouchement. Même si le placenta est proche du col, vous pourrez accoucher par voie basse, mais sous surveillance. En revanche, s’il est positionné sur votre col, la césarienne est la seule option possible. Celle-ci surviendra au plus tard à la fin de votre 37e semaine d’aménorrhée.

Quels sont les risques pour la maman ?

Le principal risque pour la mère est l’hémorragie. Celle-ci peut être due à la rupture ou au décollement du placenta durant la grossesse, au moment de l’accouchement par voie basse, ou encore en post-partum. Mais ce n’est pas la seule complication de grossesse possible. Vous pouvez également déclencher une infection et la formation de caillots de sang. 
Une transfusion sanguine peut parfois être nécessaire pour compenser la perte de sang, notamment en cas de choc hémorragique.

Et pour le bébé ?

La prématurité est le risque essentiel du placenta prævia. En cas d’hémorragie, il peut être urgent de faire naître votre enfant en pratiquant une césarienne.  Il peut également entraîner une mauvaise circulation du sang et donc une moins bonne oxygénation du bébé pendant la grossesse, causant ainsi une souffrance fœtale. Dans ce cas, l’accouchement sera provoqué pour ne prendre aucun risque.
Dans tous les cas, une surveillance accrue de la maman et du fœtus sera réalisée, afin de s’assurer que la grossesse atteindra les 36 semaines d’aménorrhées. Si l’un des deux est instable, un accouchement sera rapidement réalisé, le plus souvent par césarienne. 

Soyez zen, la pathologie du placenta prævia n’est pas irréversible. Et bien suivie, vous avez toutes les chances pour que tout se passe au mieux !

 

Sources :
- Placenta prævia, par Antoonette T. Dulay, MD, Main Line Health System - Le Manuel MSD
- Placenta prævia, encyclopédie Universalis
- Placenta prævia et accreta: deux situations à risque - Planète Santé