Dyspraxie : le point sur ce trouble
Ecrit le 04/10/2019 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice
Votre enfant fait tout tomber de ses mains, il semble maladroit comme pas deux. Vous êtes persuadée que ce n’est pas normal, et vous avez peut-être raison : il est peut-être dyspraxique. Ce trouble, dont on parle de plus en plus, reste pourtant encore méconnu. On fait le point sur la dyspraxie, une affection qui toucherait 3 à 6 % des enfants et le plus souvent des garçons.
Quels sont les symptômes de la dyspraxie
Il s’agit d’un trouble développemental de la coordination. C’est donc un véritable handicap. L'enfant comprend ce qu’il doit faire, mais il ne parvient pas à contrôler son corps. Être diagnostiqué est essentiel pour lui, mais aussi pour lui apprendre à pallier ce trouble. La dyspraxie peut avoir plusieurs formes. Elle se reconnaît néanmoins par l’accumulation de plusieurs facteurs :
- votre enfant est très lent ;
- votre enfant est maladroit ;
- il peut avoir du mal à s’habiller ou à manger proprement ;
- il a des difficultés pour articuler ;
- l’écriture est compliquée ;
- ses dessins ne correspondent pas à son âge et sont pauvres ;
- il est en retard sur l’apprentissage du langage.
Globalement, l’enfant dyspraxique ne parvient pas à coordonner ses gestes et à gérer le temps, mais aussi à se voir dans l’espace. Les apprentissages à l’école sont souvent compliqués à cause de ce trouble cognitif : cela peut donc toucher toutes les disciplines scolaires, que ce soit le sport, la géométrie ou encore la lecture.
En dehors de ces symptômes, il n’est pas rare que les enfants dyspraxiques souffrent également d’autres troubles « dys », comme la dyslexie ou la dyscalculie, ou encore de troubles de l’attention. En revanche, il ne s’agit pas d’enfants qui ont un retard intellectuel, loin de là : certains dyspraxiques ont même un haut potentiel intellectuel.
Reconnaître une dyspraxie chez un bébé : le diagnostic
Avant que votre enfant rentre en maternelle ou à l'école de manière générale, la question de la dyspraxie est encore moins évoquée. Pourtant, là encore, certains signes doivent vous amener à vous interroger et à en parler à votre pédiatre, par exemple si à 2 ans il a encore du mal à manger seul, qu’il n’arrive pas à empiler 6 cubes, ou encore qu’il ne sait pas faire des ronds quand il dessine.
Poser ce diagnostic peut prendre du temps et nécessiter de la persévérance de la part des parents. Un enfant dyspraxique ne ressemble pas à un autre : chacun a ses spécificités. Ce qui est difficile dans le diagnostic de la dyspraxie, c’est aussi que ce trouble du développement peut s’exprimer de plusieurs manières, mais surtout qu’il peut être mis sur le compte d’un manque d’attention, voire d’intelligence. Il ne s’exprime de manière criante qu’au moment de l’entrée à l’école : même si bébé, certains signes peuvent attirer votre attention, c’est lors de grands apprentissages, notamment à l’école maternelle, que vous pouvez être amené à vous poser des questions. Orthophoniste, psychologue, c’est souvent un spécialiste que consulte l’enfant qui peut soulever la question de la dyspraxie, ou du moins aider les parents à entreprendre des démarches. Un bilan neurologique peut aider à poser le diagnostic ainsi qu’un bilan psychomoteur.
La dyspraxie : quelles causes ? Comment la soigner ?
La dyspraxie peut apparaître dans le cadre d’une anomalie du cerveau, par exemple chez des prématurés, ou après un accident, mais aussi chez des enfants sans anomalie particulière, où il s’agit d’un dysfonctionnement de certaines parties du cerveau pas forcément visible lors d’une IRM.
Ce trouble ne se soigne pas : votre enfant va apprendre à l'apprivoiser. Plutôt malins et volontaires, certains enfants parviennent à vivre avec et à compenser avant même que des spécialistes puissent évoquer la dyspraxie, ce qui complique le diagnostic. Il est néanmoins possible d’aider votre enfant à progresser dans ses apprentissages malgré sa maladie grâce à un suivi soutenu. Plusieurs professionnels de santé peuvent intervenir : orthophoniste, orthoptiste, ophtalmologue, psychomotricien, ergothérapeute, neuropsychologue, tout cela va dépendre des points qu’il y a à travailler. Pour certains enfants, ce sera plus la motricité fine, pour d’autres, l’expression orale. À noter que si pour certains spécialistes, les séances sont prises en charge, pour d’autres il faudra payer de votre poche… Vivre avec la dyspraxie, c’est un combat pour les enfants, mais aussi pour les parents.
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