Les maladies de la sphère ORL chez le bébé et l’enfant : rhinopharyngite, angine, asthme, otite

Symptômes courants des maladies ORL chez l’enfant

Un rhume, une angine ou une otite déclenchent souvent les mêmes signes. Le système immunitaire des bébés et jeunes enfants est encore en apprentissage : un simple contact avec un virus ou une bactérie, par exemple à la crèche ou au parc, suffit à provoquer une infection ORL.

Signes fréquents à surveiller

Lorsque l’organisme combat un virus ou une bactérie, certains symptômes apparaissent rapidement. Ils ne sont pas toujours graves, mais leur observation attentive permet d’agir au bon moment. Voici les plus courants :

• Nez bouché ou qui coule : un écoulement clair ou épais, parfois accompagné d’éternuements, qui gêne la respiration, surtout la nuit.
• Toux sèche ou grasse : elle peut commencer par une toux irritative, puis devenir plus grasse au fil des jours, perturbant le sommeil et l’appétit.
• Fièvre : une température autour de 38 °C est fréquente, mais elle peut dépasser 39 °C lorsque l’infection est plus importante.
• Gorge irritée ou douloureuse : picotements, mal de gorge ou difficulté à avaler peuvent être présents, même si l’enfant n’a pas encore de forte fièvre.
• Fatigue ou perte d’appétit : l’enfant semble grognon, dort davantage, mange moins ou refuse certains aliments, signe que son corps concentre son énergie sur la défense contre l’infection.

Quand consulter rapidement

La plupart des infections ORL guérissent avec du repos, une bonne hydratation et quelques soins simples (lavages de nez, paracétamol sur avis médical). Mais certains symptômes indiquent qu’il faut contacter un médecin sans tarder, voire se rendre aux urgences :

• Fièvre supérieure à 39 °C qui dure plus de 48 heures ou ne baisse pas malgré un antipyrétique.
• Difficultés respiratoires : respiration sifflante, rapide ou laborieuse, tirage au niveau des côtes, ou pauses respiratoires.
• Refus total de boire ou de s’alimenter, bouche sèche, couches nettement moins mouillées, signes de déshydratation.
• Somnolence inhabituelle ou grande irritabilité, l’enfant paraissant « dans le coton » ou difficile à réveiller.
• Douleur d’oreille importante ou persistante, ou écoulement de liquide par l’oreille.
• Vomissements répétés, maux de tête intenses ou raideur de nuque, qui peuvent signaler une infection plus sérieuse.

Rhinopharyngite (le classique du rhume chez l’enfant) : Qu'est-ce que c'est ?

La rhinopharyngite, souvent appelée rhume du bébé , est une infection virale du nez et de la gorge très courante chez les jeunes enfants. Elle se transmet facilement en collectivité (crèche, école maternelle) par contact direct ou via les gouttelettes dans l’air inspiré. C’est une maladie bénigne, mais fatigante, qui permet au système immunitaire de se renforcer.

Quels sont les symptômes d’une rhinopharyngite chez le bébé ?

Après une incubation du rhume de 2 à 4 jours, les signes les plus fréquents sont :

• Nez bouché ou qui coule avec écoulement nasal clair ou épais
• Toux sèche ou irritative, parfois accompagnée d’éternuements
• Fièvre modérée, généralement inférieure à 38,5 °C
• Gorge irritée ou mal de gorge léger
• Chez le nourrisson, le nez bouché la nuit peut perturber l’alimentation et provoquer des troubles du sommeil.

Combien de temps dure une rhinopharyngite chez l’enfant ?

La durée d’une rhinopharyngite est en moyenne de 7 à 10 jours. La toux peut persister quelques jours supplémentaires, sans signe de gravité. Plusieurs épisodes de rhinopharyngite par an sont normaux, surtout en cas de vie en collectivité ou d’exposition au tabagisme passif.

Traitement pharyngite : Comment soulager et soigner une rhinopharyngite chez le bébé ?

Il n’existe pas de traitement antibiotique pour cette infection virale. Le traitement de la rhinopharyngite est symptomatique :

• Lavages de nez au sérum physiologique ou avec un mouche-bébé
• Hydratation régulière et air ambiant non surchauffé
• Antipyrétiques (paracétamol en mg/kg) en cas de fièvre ou d’inconfort

Il est préférable d'éviter les médicaments vasoconstricteurs ou les antitussifs, contre-indiqués chez le nourrisson.

Angine chez l’enfant : virale ou bactérienne ?

L’angine est une inflammation des amygdales, ces deux petites masses situées au fond de la gorge qui servent de première barrière immunitaire. Très courante chez l’enfant, elle survient surtout en automne et en hiver, quand les virus circulent davantage. Une angine provoque un mal de gorge marqué, parfois associé à une fièvre élevée et à une déglutition douloureuse.
Elle peut être virale ou bactérienne, et c’est cette différence qui guide le traitement.

Quels sont les symptômes d’une angine chez l’enfant ?

Les signes varient légèrement selon l’origine, mais on retrouve le plus souvent :

• Mal de gorge intense qui rend la déglutition difficile (l’enfant refuse parfois de boire ou manger)
• Fièvre, souvent au-dessus de 38 °C
• Ganglions du cou gonflés et sensibles
• Fatigue, maux de tête, frissons ou petite perte d’appétit

Un examen médical est recommandé pour distinguer l’origine virale ou bactérienne, car les symptômes seuls ne suffisent pas toujours.

Angine virale : la plus fréquente

Dans environ 70 % des cas, l’angine est virale. Elle s’attrape comme un rhume, par les gouttelettes ou le contact direct.

• Durée : en moyenne 5 à 7 jours.
• Traitement : repos, hydratation régulière, antipyrétiques (paracétamol ou ibuprofène selon l’avis médical) pour faire baisser la fièvre et soulager la douleur. Les antibiotiques sont souvent inutiles car ils n’ont aucun effet sur les virus.

Proposer des boissons tièdes ou fraîches, des aliments mous (compotes, yaourts) et humidifier l’air de la chambre pour apaiser la gorge.

Angine bactérienne : quand un antibiotique est nécessaire

Moins fréquente mais plus intense, l’angine bactérienne, le plus souvent due au streptocoque du groupe A, se reconnaît par :

• Fièvre élevée, souvent > 39 °C
• Gorge très rouge avec parfois des dépôts blanchâtres
• Douleur forte à la déglutition, parfois irradiant vers les oreilles

Le médecin réalise un test de diagnostic rapide (TDR) en quelques minutes.

• Test positif : prescription d’un antibiotique adapté pour éviter des complications comme la scarlatine ou le rhumatisme articulaire aigu.
• Test négatif : l’angine est virale, un traitement symptomatique suffit.

Otite moyenne aiguë chez l’enfant : symptômes, causes et traitement

L’otite moyenne aiguë est une inflammation de l’oreille moyenne, la petite cavité située derrière le tympan. Elle apparaît souvent après un rhume ou une rhinopharyngite, lorsque les sécrétions nasales s’accumulent et favorisent la prolifération de bactéries ou de virus. Très fréquente chez les jeunes enfants, cette infection peut survenir plusieurs fois par an, notamment en hiver.

Quels sont les symptômes d’une otite chez l’enfant ?

Les signes caractéristiques sont parfois soudains et impressionnants :

• Douleur vive à l’oreille, qui peut réveiller l’enfant la nuit
• Fièvre, souvent autour de 38–39 °C
• Irritabilité, pleurs intenses, surtout chez le nourrisson
• Perte d’appétit, difficultés à téter ou à boire le biberon
• Parfois, démangeaisons ou écoulement de liquide si le tympan se perce

Chez les tout-petits, une otite peut aussi se traduire par le simple geste de tirer sur l’oreille, signe de gêne ou de douleur.

Traitement de l’otite moyenne aiguë

La prise en charge dépend de l’origine :

• Otite virale : traitement symptomatique avec antidouleurs (paracétamol ou ibuprofène selon l’avis médical) et surveillance.
• Otite bactérienne : le médecin peut prescrire un antibiotique adapté.
• Lavages de nez réguliers et hydratation aident à éviter la surinfection.

Dans certains cas d’otites à répétition, l’ORL peut recommander la pose de yoyos (aérateurs transtympaniques) pour favoriser la ventilation de l’oreille moyenne.

Sinusite chez l’enfant : symptômes, traitement et prévention

La sinusite de l’enfant est une inflammation des cavités nasales et des sinus. Moins fréquente avant 3 ans – car les sinus sont encore en développement – elle devient plus courante chez les enfants d’âge scolaire, surtout après un rhume ou une rhinopharyngite mal résorbée.
Lorsque les sécrétions s’accumulent, elles peuvent s’infecter et provoquer une sinusite virale ou bactérienne.

Comment reconnaître une sinusite chez l’enfant ?

Les symptômes apparaissent souvent après un rhume qui dure plus d’une semaine. Ils comprennent :

• Nez bouché persistant ou écoulement nasal épais, parfois verdâtre
• Douleurs ou pression au niveau du front, des pommettes ou autour des yeux
• Maux de tête plus marqués en position penchée en avant
• Fièvre, fatigue, perte d’appétit
• Toux, surtout la nuit, due au mucus qui s’écoule vers l’arrière de la gorge

Chez les plus jeunes, la sinusite peut aussi provoquer une mauvaise haleine ou une toux grasse persistante.

Sinusite virale ou bactérienne : quelle différence ?

La sinusite de l’enfant peut être provoquée par un virus ou, plus rarement, par une bactérie. Savoir faire la différence est important pour adapter le traitement.

• Sinusite virale : c’est la plus fréquente. Elle survient souvent après un rhume ou une rhinopharyngite et se manifeste par un nez bouché, un écoulement nasal épais et parfois des maux de tête. En règle générale, les symptômes s’atténuent en une dizaine de jours sans traitement antibiotique.
• Sinusite bactérienne : on la suspecte si la fièvre reste élevée ou si les symptômes persistent ou s’aggravent au-delà de 10 jours. L’enfant peut avoir des douleurs plus marquées au niveau du front ou des pommettes. Dans ce cas, le médecin peut prescrire un antibiotique pour éviter les complications.

Traitement de la sinusite chez l’enfant

La prise en charge repose d’abord sur des gestes simples pour soulager l’enfant et faciliter l’évacuation des sécrétions :

• Lavages de nez au sérum physiologique, plusieurs fois par jour, pour fluidifier le mucus et dégager les voies nasales.
• Antipyrétiques, comme le paracétamol, pour diminuer la fièvre et calmer les maux de tête.
• Antibiotiques uniquement si une origine bactérienne est confirmée par un examen médical.

En parallèle, le repos et une bonne hydratation aident le système immunitaire à combattre l’infection. Il est conseillé de maintenir l’air ambiant ni trop sec ni trop chaud, et d’aérer la chambre chaque jour.

Asthme chez l’enfant : symptômes et prise en charge

L’asthme est une maladie inflammatoire des bronches qui provoque un rétrécissement des voies respiratoires. Chez l’enfant, il peut apparaître très tôt, souvent après des infections respiratoires ou en présence d’allergènes (pollen, acariens, poils d’animaux) ou de facteurs irritants comme le tabagisme passif.

Quels sont les symptômes de l’asthme infantile ?

Les signes typiques incluent :

• Toux sèche persistante, surtout la nuit ou lors d’un effort
• Respiration sifflante, parfois entendue à distance
• Sensation d’oppression thoracique ou essoufflement
• Crises déclenchées par un rhume, un virus ou un allergène

Quel traitement et suivi mettre en place ?

Bien pris en charge, l’asthme de l’enfant guérit dans deux tiers des cas.

• Un traitement de fond (corticoïdes inhalés) peut être prescrit pour réduire l’inflammation.
• Des bronchodilatateurs sont utilisés en cas de crise pour faciliter la respiration.
• La surveillance médicale régulière et la reconnaissance des facteurs déclenchants sont essentielles pour éviter les complications.

Bronchiolite du nourrisson : signes, prise en charge et prévention

La bronchiolite est une infection virale des petites bronches (bronchioles) qui touche principalement les bébés de moins de 2 ans, surtout en hiver. Elle est le plus souvent causée par le virus respiratoire syncytial (VRS). Bien que généralement bénigne, elle peut devenir impressionnante par la gêne respiratoire qu’elle provoque.

Quels sont les signes de la bronchiolite ?

Surveillez particulièrement ces symptômes :

• Toux grasse ou sifflante, parfois persistante jour et nuit.
• Respiration rapide ou bruyante, avec de légers sifflements à l’expiration.
• Difficultés à s’alimenter ou perte d’appétit, le bébé s’interrompt souvent pour reprendre son souffle.
• Fièvre légère ou modérée, rarement au-dessus de 38,5 °C.
• Fatigue inhabituelle, irritabilité ou sommeil perturbé.

Chez un nourrisson, la respiration peut paraître plus « ventilée » que d’ordinaire ; c’est un signal à ne pas négliger.

Quelle est la prise en charge de la bronchiolite ?

La bronchiolite nécessite une surveillance médicale étroite, en particulier pour les bébés de moins de 3 mois, en cas de prématurité ou si la respiration devient très rapide ou difficile.

La prise en charge repose sur :

• Lavages de nez fréquents au sérum physiologique pour libérer les voies respiratoires.
• Hydratation régulière (biberon, allaitement) pour éviter la déshydratation.
• Air ambiant non surchauffé et bonne aération du logement.

Dans les formes sévères (détresse respiratoire, difficultés majeures à s’alimenter), une hospitalisation peut être nécessaire pour assurer l’oxygénation et surveiller le nourrisson.

Laryngite aiguë : une toux « aboyante » à surveiller

La laryngite aiguë est une inflammation virale du larynx – la zone des cordes vocales – qui touche principalement les jeunes enfants, souvent après un rhume ou une rhinopharyngite. Elle provoque une gêne respiratoire parfois impressionnante mais, dans la majorité des cas, elle reste bénigne. L’épisode survient généralement la nuit et peut surprendre par son caractère soudain.

Symptômes de la laryngite

Certains signes sont caractéristiques et permettent de reconnaître rapidement une laryngite :

• Toux “aboyante”, avec un son rauque et métallique, très différent d’une toux classique.
• Voix enrouée ou rauque, parfois quasi absente.
• Respiration difficile, surtout la nuit ou au réveil, pouvant s’accompagner d’un sifflement à l’inspiration.

Ces manifestations peuvent apparaître brutalement, souvent après quelques heures de sommeil, ce qui inquiète beaucoup les parents.

Que faire en cas de laryngite ?

La prise en charge vise avant tout à apaiser la respiration et à éviter tout stress supplémentaire :

• Garder l’enfant au calme, car les pleurs accentuent la gêne respiratoire.
• Humidifier l’air, par exemple en restant quelques minutes dans une salle de bain chaude et humide ou en plaçant un bol d’eau chaude dans la chambre.
• Consulter rapidement un médecin si la respiration devient bruyante ou sifflante, si l’enfant présente une fièvre élevée ou si l’épisode se répète.

Dans la plupart des cas, la laryngite guérit en quelques jours avec une surveillance attentive et des mesures simples d’hydratation et de repos.