Les fuites urinaires après l'accouchement
Ecrit le 14/11/2019 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice
Après l’accouchement, vous pourrez avoir quelques désagréments, notamment ce que l’on appelle des fuites urinaires. Plutôt fréquentes pendant la grossesse, elles le sont aussi après la naissance, mais sont souvent taboues. On fait le point sur ce petit souci qui peut être une vraie gêne au quotidien.

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Fuites urinaires : qu’est-ce que c’est ?
Une fuite urinaire est une perte involontaire d’urine par l’urètre et en l’absence d’une envie d’uriner. 20 à 30 % des femmes ayant accouché seraient concernés par ce problème d’incontinence urinaire post-partum. Concrètement, ces fuites peuvent survenir à n’importe quel moment de la journée et sans prévenir.
Les symptômes des fuites urinaires
Incontrôlables, ces fuites urinaires surviennent à l’effort : quand vous soulevez quelque chose, quand vous toussez, quand vous éternuez ou encore quand vous riez.
Elles deviennent alors relativement prévisibles : vous savez que dans ces moments « oups » comme le qualifie une certaine marque de protections féminines, vous aurez une fuite urinaire…
Les causes de ces fuites urinaires après l’accouchement
Sous l’effet des hormones de la grossesse, les ligaments se relâchent et jouent alors un peu moins leur rôle : ils sont censés suspendre ou fixer les organes, notamment la vessie et l’utérus. Les muscles aussi perdent de leur tonicité. Avec le poids de l’utérus, de la vessie et de bébé, les muscles du périnée et le sphincter urinaire peuvent être affaiblis : vous avez du mal à retenir votre urine quand vous faites un effort. La grossesse est donc l’une des causes de ces fuites urinaires post-accouchement.
Mais il y a en plus l’accouchement en lui-même qui va venir accentuer cette faiblesse du périnée :
- s’il a lieu par voie basse ;
- si le bébé a un poids proche de 4 kg ;
- si son périmètre crânien est plus grand que la moyenne ;
- si c’est un deuxième ou un troisième accouchement ;
- si l’expulsion est longue ;
- en cas de déchirure du périnée ;
- si une expression abdominale est pratiquée ;
- si des instruments sont utilisés (forceps…) ;
- si la prise de poids a été importante durant la grossesse.
Quels sont les risques de ne pas traiter l’incontinence urinaire d’effort ?
Si vous ne prenez pas en charge ces problèmes de fuites urinaires, vous risquez fort de le payer. Le manque de tonicité du périnée peut entraîner une descente d’organes, et dans l’immédiat, entraver votre vie intime… Mais surtout, cette incontinence peut se transformer en un dérèglement de la vessie avec une incontinence d’urgence ou dite « par impériosité », un besoin irrépressible d’uriner précédé immédiatement d’une fuite urinaire. Un problème plutôt handicapant socialement, surtout quand vous êtes jeune…
À noter cependant que les fuites peuvent s’améliorer naturellement les semaines et les mois qui suivent l’accouchement : patientez jusqu’à la visite postnatale 6 à 8 semaines après l’accouchement puis faites un point avec votre sage-femme ou votre kiné à la fin de vos séances de rééducation du périnée avant de paniquer. En attendant, proscrivez tout sport ou exercice physique intense ou à fort impact et contentez-vous d’une activité physique modérée et douce, comme de la marche.
Quels traitements pour les fuites urinaires ?
Le traitement principal pour réduire les fuites urinaires, c’est bien évidemment la rééducation périnéale. Elle consiste à retonifier le périnée en effectuant des exercices chez votre sage-femme ou chez un kiné, par manipulation manuelle ou par sonde. Votre gynécologue évaluera lors de la visite postnatale le nombre de séances nécessaires. Lors de cette rééducation, vous apprendrez également des gestes permettant de préserver votre périnée au quotidien et à appliquer durant toute votre vie de femme.
Si vous avez déjà fait une rééducation et que les fuites reviennent un ou deux ans après votre accouchement, sachez que vous pouvez demander à nouveau une prescription pour faire une nouvelle rééducation, et ce, à n’importe quel âge : cela sera pris en charge par votre caisse primaire d’assurance maladie.
Si malgré tout, à long terme la rééducation n’améliore pas votre confort de vie, il faudra consulter. En effet, il y a d’autres solutions pour faire disparaître ces fuites, notamment des médicaments ou une intervention chirurgicale.
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