La date prévisionnelle d’accouchement : tout ce qu’il faut savoir

Définition et importance de la DPA pour la grossesse

Au moment où il confirme la grossesse, le gynécologue ou la sage-femme essaie de calculer la date prévue du terme. Pour cela, le professionnel s’appuie sur la date du premier jour des dernières règles. Par convention, la DPA est fixée à 280 jours après le premier jour des dernières règles. La DPA est importante, car elle permet, pour l’Assurance maladie, de prendre en charge les examens du suivi de la grossesse. Cette DPA permet aussi d’établir les dates approximatives du congé maternité et du congé parental. La DPA sert aussi de point de départ pour le calcul de certaines prestations familiales. 

Méthodes de calcul de la DPA

La règle de Naegele 

C’est depuis le XVIIIe siècle que l’on fait le calcul en ajoutant 280 jours à la date du début des dernières règles. Un médecin allemand, Franz Naegele (1778–1851), a déterminé cette méthode. Sa méthode fonctionne bien en moyenne dans la majorité des cas. Toutefois, elle est basée sur un cycle menstruel régulier de 28 jours. De plus, il faut bien se souvenir de la date de début des dernières règles, ce qui n’est pas forcément évident. La date d’ovulation peut aussi varier selon les personnes. 

La règle de Naegele ne prend pas en compte non plus la diversité des personnes enceintes : leur âge, le fait qu’elles soient nullipares ou multipares… En outre, la DPA estimée par la règle de Naegele peut être source de stress pour certaines personnes enceintes. Elles voient le délai de 40 semaines comme une date limite. Lorsqu’elle est dépassée, elles se mettent à angoisser. Par conséquent, les chercheurs ont essayé de mettre au point d’autres méthodes de calcul de la DPA. 

Roulette de grossesse (ou calculateur d’âge gestationnel)

Les gynécologues ou les sages-femmes utilisent aussi une roulette de grossesse pour estimer la DPA. Là encore, ils ont besoin de connaître la date de début de vos dernières règles. En indiquant cette date dans la fenêtre appropriée, la roulette affiche la DPA. Cette méthode est elle aussi approximative, car elle est basée sur une moyenne. 

Rôle de l’échographie dans l’affinage de la DPA

Les gynécologues-obstétriciens parviennent à affiner la DPA au cours de la grossesse grâce aux échographies. Ainsi, l’échographie du premier trimestre permet d’ajuster la DPA de manière plus fiable. Pour cela, les gynécologues se basent sur l’évaluation de la longueur cranio-caudale (LCC). La précision de cette méthode est de plus ou moins 5 à 7 jours. Les mesures de la longueur cranio-caudale sont d’autant plus exactes que l’échographie est réalisée tôt au cours du premier trimestre. En général, pour une précision optimale, il convient de réaliser cette estimation de la DPA par échographie entre 8 et 16 semaines de grossesse. En effet, au cours des premières semaines, tous les fœtus ont tendance à se développer au même rythme. À mesure que la grossesse progresse, le rythme de croissance du fœtus varie d’une personne enceinte à l’autre. 

Le médecin compare les mesures faites pendant l’échographie avec la DPA établie par rapport à la date des dernières règles. Si les dates concordent, il laisse ainsi. Il ne modifiera la DPA que si les mesures prises diffèrent énormément de la date établie au préalable. 

Variations possibles autour de la date prévue

Accouchements prématurés et grossesses prolongées 

Il ne faut pas perdre de vue que la DPA est une estimation. Une grossesse à terme dure environ 40 semaines. Certains accouchements peuvent survenir précocement ou au contraire "en retard". 

Un accouchement prématuré peut survenir pour diverses raisons. Les médecins parlent de naissance prématurée quand le bébé naît au bout de 37 semaines d’aménorrhée ou plus tôt. Les causes les plus fréquentes sont : 

• un déclenchement décidé pour des raisons médicales ;  

• un problème sur le placenta mettant la vie du fœtus en danger ;  

• la prééclampsie (hypertension artérielle et présence de protéines dans les urines de la personne enceinte) ;  

• une grossesse multiple ;  

• un problème au niveau de l’utérus ou du col de l’utérus ;  

• une infection au cours de la grossesse ;  

• la consommation de drogues, d’alcool ou le tabagisme pendant la grossesse.  

À l’inverse, certaines grossesses se prolongent. Une grossesse est considérée comme "post-terme" quand l’accouchement survient deux semaines après la DPA. Certains facteurs expliquent une grossesse prolongée : 

• une première grossesse ;  

• des antécédents de grossesse post-terme ;  

• un indice de masse corporelle supérieur à 30 (obésité) pour la personne enceinte ;  

• une erreur dans le calcul de la date d’accouchement.  

Déclenchement et surveillance rapprochée 

À partir d’une semaine de retard par rapport à la DPA, le gynécologue-obstétricien renforce le suivi de la grossesse. Il va faire de nouvelles échographies, vérifier le rythme cardiaque du fœtus, ses mouvements. Une amniocentèse peut également être envisagée. En fonction des résultats des examens, le médecin peut recommander le déclenchement du travail. Il s’agit de provoquer les contractions utérines afin que le travail commence et que l’accouchement survienne. 

La DPA, un repère essentiel, mais approximatif

La DPA calculée en début de grossesse est simplement une estimation. Elle se base sur des moyennes, sur des profils types. Il est très fréquent d’accoucher avant ou après la date prévue. Et cela ne pose pas de problème pour la personne enceinte ni pour le bébé. L’administration modifiera la DPA en date d’accouchement quand celui-ci sera effectif.