Retard de langage : quand s'inquiéter si mon enfant parle peu ?
Ecrit le 17/06/2025 par Elodie Grégoire, Rédactrice web / SEO Relu et approuvé par un expert : Lucie Heberle, Reconversion en orthophonie
Chaque enfant développe son langage à son rythme. Pourtant, en tant que parent, il est naturel de se demander si son enfant est "dans les temps", surtout lorsqu’il parle peu ou se fait difficilement comprendre. Nous avons en plus tendance à vouloir comparer nos enfants aux autres. Mais souvenez-vous bien que chaque enfant avance à son rythme.
Il existe néanmoins des indices pouvant vous alerter. Cet article vous aide à comprendre les étapes clés du développement du langage oral, repérer les signes d’alerte et savoir comment agir avec bienveillance.
Sommaire
- Quand parle-t-on de retard de langage à 3 ans ?
- Quels sont les troubles du langage qui peuvent toucher un enfant de 3 ans ?
- Quelles sont les principales causes à identifier chez un enfant de 3 ans ?
- Comment reconnaître un retard qui nécessite un suivi ?
- Les solutions pour accompagner votre enfant
- FAQ : les questions les plus posées par les jeunes parents

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Les grandes étapes du développement du langage de 0 à 6 ans
Le langage oral se construit progressivement, de la naissance jusqu'à l'âge de 6 ans. Il ne s'agit pas uniquement de parler, mais aussi de comprendre, de réagir, de s'exprimer par des gestes, des sons, des mots, puis des phrases. Ces acquisitions se font par paliers, avec de grandes variations d'un enfant à l'autre. Il est donc essentiel de connaître les grandes étapes pour savoir ce qu'on peut attendre selon l'âge, tout en gardant en tête que certains enfants avancent plus lentement sans que cela soit anormal.
De la naissance à 1 an : les bases de la communication
Durant la première année, le bébé découvre les sons, les mimiques et commence à entrer en interaction avec son entourage. C’est une phase essentielle où se posent les fondations de la communication. Même sans mots, il communique déjà activement avec son corps et sa voix.
- 0-3 mois : bébé communique par les pleurs. Il fait des bruits de bouche, réagit à la voix, et sourit vers 6 semaines.
- Autour de 6 mois : il fait les premiers "areu", il gazouille et commence à vocaliser avec des voyelles ("a") puis des syllabes simples répétées ("ba ba ba"). Il réagit aux mimiques, rit aux éclats, et aime les interactions vocales.
- 7-10 mois : il diversifie le babillage avec de nouveaux sons, utilise l'intonation, prend conscience des tours de parole, attire l'attention en criant. Il commence à comprendre quelques mots familiers.
De 1 à 2 ans : premiers mots, gestes et compréhension active
Cette période marque le début de la parole. L’enfant commence à utiliser des mots, tout en s’appuyant encore beaucoup sur les gestes pour se faire comprendre. Il comprend de mieux en mieux ce qu’on lui dit, ce qui stimule ses échanges avec l’adulte.
- À partir de 12 mois : c'est l'apparition des premiers mots . Bébé combine le mot et le geste pour se faire comprendre. Il utilise "oui", "non", montre du doigt, réagit à son prénom, reconnaît des objets familiers.
- 16-18 mois : il utilise environ 50 mots qui ont attrait à son quotidien. Il commence à assembler deux mots comme "maman donne" ou "encore gâteau". Il répète beaucoup ce qu'il entend et produit de plus en plus de mots nouveaux.
- 24 mois (repère important) : il associe deux mots (verbes et adjectifs) comme "maman partie", comprend entre 300 et 500 mots, et en produit environ 200. Si à 2 ans il n'y a pas d'association de mots ou de compréhension des consignes simples, cela constitue un signe d'alerte.
De 2 à 3 ans : explosion lexicale et structuration des phrases
Le langage se développe à grande vitesse. L’enfant enrichit son vocabulaire, construit ses premières phrases simples et affirme sa personnalité à travers ses mots. C’est une période-clé dans l’acquisition du langage oral.
- À partir de 2 ans : il forme des phrases simples de 2-3 mots, pose des questions simples, commence à utiliser son prénom pour parler de lui, exprime le refus avec "non".
- Vers 2 ans et demi : il enrichit son vocabulaire quotidien, commence à utiliser des verbes, des adjectifs, pose beaucoup de questions, reconnaît quelques couleurs.
- À 3 ans : il utilise le pronom "je", construit des phrases sujet-verbe-complément ("le bébé mange la compote"), et son vocabulaire est estimé entre 400 et 900 mots.
- Il comprend les petites histoires, écoute des consignes simples et commence à chanter des comptines.
De 3 à 4 ans : langage plus fluide, compréhension fine
Entre 3 et 4 ans, le langage devient plus structuré. L’enfant commence à raconter, à poser des questions élaborées et à comprendre des consignes plus complexes. Son langage devient aussi plus social : il s’ouvre aux échanges avec des personnes moins familières.
- L'enfant enrichit ses phrases, utilise de plus en plus de connecteurs ("parce que", "et puis"), commence à raconter des événements simples.
- Il comprend des consignes complexes (en plusieurs étapes : "prends ton doudou, mets-le dans le bac bleu et viens à table").
- Il se fait comprendre en dehors du cercle familial, même si certains sons ne sont pas encore bien prononcés.
De 4 à 6 ans : langage structuré et prononciation affinée
Entre 4 et 6 ans, l’enfant consolide son langage. Il est capable de raconter des histoires complètes, de poser des questions précises et de comprendre des expressions imagées. Sa prononciation s’affine jusqu’à atteindre une parole claire et fluide vers 6 ans.
- Le langage oral devient plus précis et plus nuancé.
- L'enfant raconte des histoires complètes, exprime ses émotions, pose des questions complexes.
- Il comprend des expressions abstraites ou imagées (ex. : "il pleut des cordes").
- Sa prononciation s'affine jusqu'à 5-6 ans. Certains sons comme "ch", "j", "r" peuvent rester approximatifs jusqu'à cet âge.
- On considère que la parole (articulation des sons) est acquise autour de 6 ans.
Souvenez-vous bien que la variabilité est normale. Ce qui doit vous alerter, c'est l'absence de progression, le refus de communiquer, ou un décalage marqué entre expression et compréhension. En cas de doute, mieux vaut en parler avec un professionnel. Votre pédiatre, médecin généraliste ou votre orthophoniste pourra vous accompagner et aider votre enfant.
Parle-t-il peu ou différemment ? Ce qui est normal, ce qui alerte
Même si votre enfant ne parle pas comme les autres du même âge, cela ne signifie pas forcément qu’il y a un problème. Il existe une grande diversité dans les rythmes d’acquisition du langage. Cependant, certains signes spécifiques doivent vous alerter. Voici quelques infos pour vous aider à faire la part des choses entre ce qui est courant dans le développement du langage, et ce qui justifie un avis professionnel.
Chacun son rythme dans l'apprentissage du langage
Avant de s'inquiéter, il est essentiel de garder en tête que chaque enfant évolue à son rythme. Le développement du langage n'est pas linéaire et varie fortement d’un enfant à l’autre. Il est donc tout à fait normal que certains parlent plus tôt ou plus tard que d'autres, sans que cela soit forcément inquiétant.
Retard de la parole : les signes d’alerte à connaître
Même si les rythmes sont variés, certains signaux doivent attirer l’attention des parents. Ils ne sont pas synonymes de trouble, mais méritent une évaluation. En repérant ces signes précocement, on peut mettre en place un accompagnement adapté et éviter une attente inutile qui retarde la prise en charge. Voici quelques indices :
- Peu de mots à 2 ans,
- Pas de phrases à 3 ans,
- Difficultés de compréhension,
- Absence de communication,
- Bégaiement prolongé.
Bien faire la différence entre : langage, parole, fluence
Quand on s’inquiète parce que son enfant ne parle pas « comme les autres », c’est important de savoir de quoi on parle exactement. Est-ce qu’il a du mal à comprendre ? Est-ce qu’il ne trouve pas ses mots ? Est-ce qu’on ne le comprend pas bien ? Ou est-ce qu’il bloque quand il essaie de parler ?
En fait, il existe trois grands domaines dans le développement de la parole, et chacun peut poser souci de façon différente.
Le langage, c’est ce qu’on comprend et ce qu’on veut dire
Le langage, c’est comprendre ce qu’on nous dit (par exemple : une consigne, une histoire) et s’exprimer avec des mots (dire ce qu’on veut, ce qu’on pense, ce qu’on ressent).
Un enfant peut bien prononcer les mots, mais avoir du mal à construire des phrases, ou ne pas comprendre ce qu’on lui dit.
Exemple : il ne répond pas quand on lui demande de ranger ses chaussures, ou en fonction de l'âge il dit seulement « doudou » au lieu de « je veux mon doudou ».
La parole, c’est la façon de prononcer les sons
Parole, ça veut dire : est-ce qu’on comprend ce que l’enfant dit ? Est-ce qu’il arrive à bien prononcer les sons, les syllabes.
Un enfant peut avoir plein de choses à dire, mais dire « toto » au lieu de « gâteau », ou « tain » au lieu de « train ». C’est souvent une question d’articulation.
Et rassurez-vous : certains sons sont plus difficiles et peuvent rester mal prononcés jusqu’à 5 ou 6 ans, comme le « r » ou faire la différence entre le « j » et le « ch ».
La fluence, c’est parler de façon fluide, sans blocage
La fluence, c’est quand les mots sortent facilement, sans blocage, ni répétition. Si l’enfant bégaie, s’il répète des syllabes, s’il a du mal à commencer une phrase, on parle de problème de fluence.
Entre 2 et 4 ans, c’est assez fréquent d’avoir une petite période de bégaiement : le cerveau va plus vite que la bouche. Ce n’est pas forcément grave. Mais si ça dure, mieux vaut en parler.
Bégaiement : Quand faut-il s'inquiéter ?
Un enfant peut bégayer de manière passagère entre 2 et 4 ans, au moment où le langage se développe rapidement. Ce trouble peut apparaître soudainement, sans signe avant-coureur. Dans certains cas, le bégaiement disparaît spontanément. Mais il est important de savoir que, sans accompagnement, il peut réapparaître plus tard, parfois quelques mois après.
Le bégaiement survient souvent dans des périodes de fatigue, de stress ou d’anxiété. C’est pourquoi il est recommandé de consulter dès l’apparition des premiers signes, afin de mettre en place une prise en charge adaptée.
Dans la majorité des cas, le bégaiement n’est que la partie émergée de l’iceberg : sous la surface, on retrouve souvent d’autres problématiques qu’il est essentiel d’explorer et de traiter pour aider l’enfant à s’exprimer sereinement
Retard de langage, trouble ou autre chose : comment les reconnaître ?
Quand le langage ne suit pas le rythme attendu, il peut s’agir d’un simple retard, d’un trouble plus installé ou d’un tout autre facteur (audition, contexte, développement global…). Il est parfois difficile pour les parents de savoir comment interpréter ces différences. On vous aide à faire la distinction entre un retard souvent temporaire, un trouble nécessitant un suivi, et les situations où seul un professionnel peut trancher.
Retard de langage : souvent temporaire
Le retard de langage concerne les enfants qui développent leur langage plus lentement que la moyenne, tout en montrant une progression régulière. Ces enfants comprennent généralement bien ce qu’on leur dit, suivent les consignes simples et cherchent à communiquer, même si leur vocabulaire reste limité. Ils peuvent utiliser des gestes, des mots isolés, et enrichir leur langage petit à petit.
Ce type de retard peut être lié à un manque temporaire de stimulation, à un contexte familial particulier ou simplement au rythme propre de l’enfant. Tant qu’il y a des progrès, il n’y a pas lieu de s’alarmer. Mais en cas de doute, il est toujours utile d’en parler avec un professionnel de santé. Des bilans de prévention peuvent être réalisés pour évaluer la situation et rassurer les parents. Mieux vaut consulter pour rien que passer à côté d’un besoin d’accompagnement.
Trouble du langage : à envisager si les difficultés persistent
On parle de trouble du langage lorsque les difficultés de communication persistent dans le temps, malgré un environnement stimulant et une première prise en charge adaptée. Il ne s’agit plus d’un simple retard, mais d’un trouble durable, qui peut concerner l’expression et/ou la compréhension du langage.
À partir de 5 ou 6 ans, un diagnostic peut être posé, comme celui de la dysphasie, un trouble neurodéveloppemental spécifique du langage. Les enfants concernés peuvent avoir des difficultés à structurer des phrases, à trouver leurs mots, à comprendre certains énoncés ou à se faire comprendre, y compris par leurs proches.
Ces difficultés ne disparaissent pas spontanément. Elles nécessitent un accompagnement régulier, souvent avec un orthophoniste, pour aider l’enfant à progresser, à s’adapter, et à développer des stratégies de communication efficaces.
Ce qu’on ne peut pas conclure seul
En tant que parent, il peut être difficile de savoir si le langage de son enfant est simplement en retard ou s’il cache un trouble plus profond. Les différences individuelles sont normales, mais seul un professionnel formé – comme un orthophoniste ou un pédiatre – est en mesure de poser un diagnostic fiable. N'hésitez pas à faire vérifier ! Il peut réaliser des bilans complets, vérifier l’audition, observer les interactions de l’enfant et orienter vers un suivi si nécessaire. Si vous avez un doute, n’attendez pas : consulter permet souvent de se rassurer ou, au besoin, d’agir rapidement. Mieux vaut une consultation pour rien qu’un retard de prise en charge.
À quel âge parle-t-on de retard de langage ?
On peut parler de retard de langage dès l’âge de 2 ans, si l’enfant n’utilise que très peu de mots, ne combine pas deux mots pour s’exprimer, ou semble peu comprendre les consignes simples du quotidien. Cela ne veut pas dire qu’il y a un trouble installé, mais que son développement langagier est plus lent que celui attendu à cet âge.
Il est important de ne pas attendre systématiquement 3 ou 4 ans pour s’interroger, car les professionnels peuvent déjà proposer un accompagnement précoce si besoin. Ce qui doit alerter, ce n’est pas un mot mal prononcé ou une phrase mal construite, mais plutôt un vocabulaire restreint, des difficultés à comprendre ce qu'on lui dit, s'il regarde peu la personne qui lui parle ou s'il a des difficultés à comprendre ce qu’on lui dit.
À l’inverse, tous les enfants ne suivent pas le même rythme, et certains peuvent être plus discrets sans que cela soit inquiétant. En cas de doute, il vaut mieux en parler tôt avec un professionnel : cela ne veut pas dire qu’on s’inquiète pour rien, mais qu’on fait attention.
Quelles peuvent être les causes d’un langage en retard ?
Le langage n’évolue pas dans une bulle : son développement dépend de nombreux facteurs, à la fois biologiques et environnementaux. Quand un enfant parle peu ou présente un décalage, il est essentiel de se demander pourquoi, sans tirer de conclusion hâtive. Cette section passe en revue les principales causes possibles d’un retard de langage, pour mieux comprendre ce qui peut influencer la communication orale chez les jeunes enfants.
Facteurs neurologiques ou médicaux
Certains retards de langage peuvent être liés à des causes médicales ou neurologiques. Ces causes ne dépendent ni de l’environnement ni de l’éducation, et nécessitent une attention particulière. Il peut s’agir de troubles du spectre de l’autisme (TSA), de troubles neurodéveloppementaux comme les troubles DYS, d’une déficience auditive (même légère ou unilatérale), ou encore d’une grande prématurité qui a un impact sur le développement global. Dans ces situations, le langage est souvent l’un des domaines touchés, mais pas toujours le seul. Un dépistage précoce et un accompagnement spécifique permettent de mieux soutenir l’enfant dans ses apprentissages.
Contexte familial et environnemental
Le langage est inné. Néanmoins le vocabulaire s'enrichit petit à petit dans les échanges. Quand on parle à son enfant, quand on lui répond, quand on chante, quand on raconte, on l’aide à développer ses compétences à parler.
Mais parfois, même sans qu’il y ait de vrai "trouble", le contexte dans lequel grandit l’enfant peut freiner un peu ses progrès. L’idée ici, ce n’est surtout pas de culpabiliser, mais plutôt de prendre conscience que le quotidien a un vrai impact sur son développement.
Voici quelques facteurs qui peuvent jouer :
- Les écrans, surtout avant 3 ans prennent la place des échanges réels. Même si le dessin animé est éducatif, ce n’est pas une vraie personne qui répond à l’enfant. Le langage, lui, a besoin de vraies interactions.
- Un manque de stimulations et d'interactions : si l’enfant entend peu de mots au quotidien, s’il n’a pas beaucoup d’occasions de parler ou d’écouter, son langage mettra plus de temps à se développer.
- Une fratrie dominante : parfois, les grands frères ou grandes sœurs prennent beaucoup de place. Ils répondent à la place du petit, parlent pour lui, et sans le vouloir, ne lui laissent pas la parole. Résultat : l’enfant communique moins.
Que faire si je me pose des questions ? Marche à suivre concrète
Si vous avez des doutes ou des inquiétudes concernant le langage de votre enfant, il est important de ne pas rester seul avec vos questions. Agir tôt permet d’éviter une attente inutile, de comprendre ce qui se passe et, si besoin, de mettre en place un accompagnement adapté. Voici les étapes concrètes à suivre pour vous orienter.
Observez votre enfant et sa façon de communiquer avec son environnement
Avant toute démarche, commencez par observer votre enfant dans son quotidien. Notez comment il communique, quels mots ou gestes il utilise, ce qu’il comprend, et dans quelles situations il semble plus à l’aise ou en difficulté. Plus vos exemples sont concrets, plus ils aideront à orienter le professionnel.
Parlez avec un professionnel de santé
Si vous avez un doute, tournez-vous d’abord vers votre médecin traitant ou votre pédiatre. Ce premier échange permettra d’évaluer la situation, d’écarter certaines causes comme un problème d’audition, et d’orienter si besoin vers d’autres professionnels. Le médecin peut également prescrire un bilan orthophonique si cela s’avère pertinent.
Demandez un bilan orthophonique
Le bilan orthophonique est l’outil de référence pour évaluer le langage. Il doit être prescrit par un médecin. L’orthophoniste va observer l'interaction, l’expression, la compréhension, la parole, la communication globale… Ce bilan permet de poser un cadre clair et, le cas échéant, de proposer un accompagnement adapté. Il est en partie remboursé par la Sécurité sociale et la mutuelle.
Anticipez les délais de prise en charge
Les délais pour obtenir un rendez-vous chez un orthophoniste peuvent être longs. N’hésitez pas à prendre contact tôt, même en amont d’un diagnostic précis.
Comment aider mon enfant à la maison ?
Même si un suivi professionnel peut être nécessaire dans certains cas, l’environnement familial joue un rôle fondamental dans le développement du langage. À la maison, vous pouvez mettre en place des gestes simples, accessibles et efficaces pour accompagner votre enfant au quotidien. Ces actions, répétées dans un cadre sécurisant et bienveillant, peuvent faire une réelle différence.
Des gestes simples et puissants
Les interactions quotidiennes sont le meilleur moteur du langage. Parlez souvent à votre enfant, même s’il ne répond pas encore avec des mots. Décrivez ce que vous faites, nommez les objets, racontez-lui ce qui se passe autour de lui. Lisez des histoires tous les jours, chantez des comptines, jouez avec les sons.
Laissez-lui le temps de répondre, même s’il reste silencieux : ces pauses sont précieuses. Et surtout, encouragez-le sans mettre de pression. Valoriser ses tentatives, c’est l’aider à prendre confiance pour progresser.
Réduire les écrans
Avant 3 ans, les écrans sont à éviter autant que possible, car ils nuisent aux interactions et à l’acquisition du langage. Même les programmes dits « éducatifs » ne remplacent jamais une vraie personne qui parle, répond, mime, répète. Le langage se construit dans l’échange, pas dans la passivité. Réservez donc les écrans à un usage ponctuel, accompagné, et privilégiez les temps d’échange, de jeu et de lecture. Réduisez le temps d'écrans et privilégiez les temps d'échange avec votre enfant.
Valoriser chaque petit progrès
Chaque nouveau mot, chaque tentative pour se faire comprendre mérite d’être soulignée. Félicitez votre enfant lorsqu’il essaie de parler, même si ce n’est pas parfaitement prononcé. Montrez-lui que vous l’avez compris et que vous êtes fier de ses efforts. Ce regard bienveillant favorise la confiance en soi, essentielle pour oser communiquer davantage. Le plaisir de parler se nourrit du plaisir d’être écouté et encouragé.
Le langage est un apprentissage complexe, qui évolue sur plusieurs années. Si certains enfants parlent vite, d’autres ont besoin de plus de temps. L’essentiel est de repérer les signes qui méritent un petit coup de pouce, et de s’entourer des bons professionnels pour accompagner votre enfant, avec bienveillance et confiance.
FAQ : les questions les plus posées par les jeunes parents
La dysphasie est un trouble du langage durable, souvent détecté vers 5-6 ans, qui nécessite un suivi spécifique. Le retard de langage, lui, est temporaire : l’enfant progresse, mais plus lentement que les autres.
Un retard de langage isolé n’est pas forcément lié à l’autisme. Dans l’autisme, on observe aussi d’autres signes : difficultés dans les relations, le contact visuel, les jeux symboliques… En cas de doute, parlez-en à un professionnel.
Le retard est ponctuel sur une période de vie. Cela signifie que l’enfant apprend, mais plus tard que les autres. Le trouble, lui, est plus profond : l’enfant a des difficultés durables à comprendre ou à s’exprimer, même avec de l’aide. Un échange avec un professionnel vous aidera à évaluer cette différence.