Etre enceinte sans le savoir, c'est possible ?
Ecrit le 01/06/2021 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il est possible d’être enceinte sans le savoir : c’est ce que l’on appelle le déni de grossesse. S’il est souvent associé aux femmes jeunes ou à une classe sociale peu élevée, il concerne pourtant des femmes de tout âge, de n’importe quel niveau social ou d’éducation, ayant déjà ou pas des enfants. Comment cela peut-il donc arriver qu’une femme soit enceinte et que personne, même pas elle, ne le remarque ? Explications.
Sommaire
- Le déni de grossesse c’est quoi ?
- Etre enceinte sans le savoir : des symptômes inexistants de grossesse
- Quand la nature contourne la contraception
- Une grossesse parfois non perçue par le corps médical et l’entourage
- Un bébé qui se fait discret
- La découverte de la grossesse
- La nécessité d’une prise en charge
Recevez des échantillons et offres spéciales pour bébé GRATUITEMENT :
inscrivez-vous ! 💛
Le déni de grossesse c’est quoi ?
Ce phénomène fréquent, puisqu’il touche environ 3 grossesses sur 1 000, n’a rien à voir avec une grossesse connue, mais cachée par la femme, ni forcément le signe d’un trouble psychiatrique grave. Parfois, concevoir cet enfant psychiquement est tout simplement impossible, pour diverses raisons qui appartiennent souvent à l’histoire personnelle de la future maman – deuil récent, relation compliquée avec son père ou sa mère – ou de son couple.
Un mécanisme de défense pour la protéger d’une souffrance psychique est alors mis en place : la femme est dans le déni, elle n’a alors pas conscience qu’elle est enceinte. On devrait parler d’ailleurs de « dénis » de grossesse au pluriel. En effet, il n’y a pas qu’un type de déni de grossesse, mais bien plusieurs :
- il y a le déni partiel, c’est-à-dire celui où la femme prend conscience de sa grossesse en cours, lors d’un examen médical fortuit par exemple ;
- il peut aussi être total. Dans ce cas, c’est au moment de la naissance que la jeune maman apprend sa grossesse : heureusement plus rare, le déni total touche une naissance sur 2 500.
Etre enceinte sans le savoir : des symptômes inexistants de grossesse
Vous pouvez légitimement vous dire qu’une grossesse, ça se remarque. Au-delà du ventre ou des seins qui sont censés prendre de l’ampleur, quoique cela soit variable d’une personne à l’autre, il y a forcément des signes qui ne trompent pas et notamment les maux de la grossesse. Et puis une femme connaît ses cycles et sait si elle est enceinte ou pas : l’aménorrhées est le symptôme de grossesse par excellence, il est inratable ! Et pourtant, rien n’est moins vrai : dans les cas de déni de grossesse, la femme a pratiquement toujours ses règles. Sans absence de règles, comment peut-elle alors soupçonner qu’elle est enceinte ?
La présence de règles peut alors fausser tous les autres signes de grossesse apparaissant normalement sous l’effet des hormones de grossesse et qui pourraient éventuellement mettre la puce à l’oreille : la femme enceinte leur donne d’autres interprétations, comme une indigestion, un syndrome prémenstruel, ou autre.
Mais la plupart du temps, il n’y a tout simplement rien qui laisse croire à une grossesse : les symptômes inexistants entretiennent l’esprit dans le déni. Pas de prise de poids ni de nausées ni de maux de ventre… La grossesse suit son cours, mais personne ne le sait.
Quand la nature contourne la contraception
Ce qui rend impossible aussi la possibilité d’une grossesse dans l’esprit d’une femme, c’est le fait qu’elle soit sous contraceptif, que ce soit une pilule, ou encore un dispositif intra-utérin (DIU) ou autre. Or on l’oublie parfois, mais aucun mode de contraception n’est efficace à 100 % ! Il est tout à fait possible de tomber enceinte sous pilule. Mais l’utilisation d’un contraceptif rend improbable à l’esprit d’une femme une éventuelle grossesse, a fortiori quand ses menstruations ne se sont pas interrompues. Ce qui peut totalement se comprendre. À noter que le déni peut aussi toucher des femmes qui se pensaient ménopausées ou encore stériles…
Une grossesse parfois non perçue par le corps médical et l’entourage
Le corps médical peut passer à côté de la grossesse. Comme on dit, on ne trouve que ce que l’on cherche. Face à des maux de ventre d’une femme qui ne semble pas enceinte et qui a ses menstruations, le diagnostic de grossesse ne sera pas forcément posé, du moins pas en premier lieu. Par exemple, le médecin pourra mettre ça sur le compte d’un petit virus hivernal. De même, l’entourage proche, particulièrement le conjoint, peut aussi être sous le choc lorsque la grossesse est enfin découverte. Absence de ventre, de changements physiques, elle ne se voyait pas : c’est l’incompréhension.
Un bébé qui se fait discret
Bien sûr, ce qui peut interroger, c’est comment le bébé grandit sans même que le ventre se soit arrondi. Selon les médecins, l’utérus basculerait vers l’arrière : face à une paroi abdominale tendue, il ne peut basculer vers l’avant comme c’est normalement le cas. Le bébé se développe alors en position verticale, sous les côtes, de façon tout ce qu’il y a de plus normal. Les bébés nés de dénis n’ont d’ailleurs généralement aucun retard de croissance ni de poids : ils sont souvent en pleine forme !
La découverte de la grossesse
Elle se fait souvent fortuitement. Après le premier trimestre, au cours du 5e, ou du 7e mois, souvent au moment d’un examen médical de routine. Une fois que la femme est au courant, le ventre, qui était inexistant, se met alors « à pousser » en quelques heures : le bébé qui se cachait apparaît alors. On peut alors mesurer la force de l’esprit sur le corps… Pour celles qui apprennent leur grossesse le jour de l’accouchement, ce sont bien sûr les douleurs des contractions qui les saisissent et les poussent à appeler leur médecin ou le plus souvent à aller aux urgences… pour accoucher !
La nécessité d’une prise en charge
Découvert durant la grossesse, le déni, une fois connu, va entraîner une prise en charge rapide de la future maman : il faut rattraper tous les examens qui n’ont pas pu être effectués. Échographies, prises de sang, monitoring foetal, tout est passé au peigne fin, et surtout l’état de santé de bébé.
Si une prise en charge médicale de la grossesse est indispensable, elle doit aussi être psychologique : le déni, quel que soit le terme auquel la femme apprend qu’elle va être maman, peut être un choc psychologique qui nécessite un accompagnement pour que le lien mère-enfant puisse se faire.
Désir de grossesse non assumé, ou désir d’enfant inconscient, le déni de grossesse, cela peut arriver à tout le monde : c’est aussi ça qui peut sidérer les femmes qui sont concernées, que cela leur arrive à elle. Elles peuvent se sentir incompétentes de ne pas avoir su qu’elles étaient enceintes.
Et puis vient aussi la culpabilité : l’état de grossesse nécessite des précautions au niveau de l’hygiène de vie, notamment pour éviter certaines maladies. Elles ont peur d’avoir fait du mal à leur bébé.
Pour qu’une relation apaisée puisse se tisser entre la mère et l’enfant, il est primordial d’explorer les causes de ce déni, surtout si la personne est susceptible d’un jour mener une nouvelle grossesse. A l’heure actuelle, une partie de ces dénis de grossesse se soldent par un accouchement sous X, mais parfois aussi un infanticide dans le cas d’accouchements inopinés à domicile dans un contexte particulier…